Née en 2017 à l’initiative de trois membres fondateurs, la CCI Aix-Marseille-Provence, le Port de Marseille-Fos et Aix-Marseille Université, la démarche « French Smart Port in Med » prend une nouvelle ampleur. La feuille de route 2023-2026 a été présentée en conclusion du 4ème « Smart Port Day » le 30 juin au Palais de la Bourse. Elle s’intitule « Smart Port en grand », allusion non dissimulée au plan « Marseille en grand » voulu par le Président de la République, Emmanuel Macron. Et c’est Marie-Laure Guidi, membre élue de la CCIAMP, qui en a tracé les axes : faire du Port un « pouvoir économique » innovant et vert au service de la ville et de tout un écosystème entrepreneurial, existant et futur, encore plus ouvert vers la population. « Inscrire ce Smart Port dans la ville, avec les citoyens, permettra qu’ils se l’approprient pleinement » souligne-t-elle. Directeur de la Cité de l’Innovation et des Savoirs d’Aix-Marseille (CISAM), Charly Barla, au nom d’AMU, s’avoue convaincu que le « French Smart Port in Med » accentue la « différenciation » du Port de Marseille-Fos dans sa manière d’appréhender l’accélération des transitions écologique et digitale pour « créer de nouvelles sources de valeur et d’emploi ». « Nous voulons agir comme un laboratoire d’innovation, expérimenter des concepts » indique-t-il, en insistant sur la nécessité d’accroître son influence tant vis-à-vis des autres ports européens que sur le territoire national et régional. Un point de vue partagé par Rémi Constantino, directeur général adjoint du GPMM. « Le port est un outil industriel et logistique qui pèse un tiers du commerce extérieur de la France, par ses entrées et sorties de marchandises. Nous souhaitons, avec le Smart Port, créer encore plus de liens et de passerelles pour mener ces transitions le mieux possible et au bénéfice de tous ». Cette approche collective a conquis de nouveaux partenaires : RWE, Bouygues, MGI, Snef, Servaux, l’Accélérateur M, Team Henri Fabre, Aix-Marseille French Tech ou encore le rIAlity Lab de la CCIAMP…
Le Smart Port Challenge atteste que l’engagement débouche sur des actions opérationnelles. Le concours réunit un binôme : d’un côté, un grand groupe ou une collectivité face à une problématique, de l’autre, une start-up ou une PME invitée à imaginer la réponse à y apporter. Ils étaient 8 binômes cette année. Neuronalys a ainsi déployé un prototype d’analyse d’images en temps réel par l’intelligence artificielle pour prévenir les risques des salariés en intervention sur les planchers des hauts-fourneaux d’ArcelorMittal Méditerranée à Fos-sur-Mer. « Après nos solutions en milieu urbain, c’est notre premier partenariat dans l’industrie » explique Romain Jacquet, son cofondateur. « Le dispositif de vigilance démontre son utilité, mais il reste des éléments à valider. Nous espérons aboutir d’ici la fin de l’année » confie Damien Chambolle, responsable du programme décarbonation du sidérurgiste. Servaux a pu mettre en place un nouveau système de gestion et d’authentification de données et documents pour les exploitants de navires en sollicitant l’expertise de Keeex dans les technologies blockchain. Quant à RWE, spécialisé dans l’éolien en mer, il a coopéré avec Glokis et Platypus Craft sur un projet à vocation pédagogique combinant un site de réalité virtuelle à terre pour sensibiliser le public aux énergies renouvelables, au patrimoine marin et à la biodiversité, et une promenade en mer sur un bateau apte à naviguer en surface et sous l’eau pour découvrir les éoliennes. « Nos concitoyens doivent pouvoir se rendre compte vraiment de ce qu’est une éolienne en mer. Nous sommes sur un prototype, l’objectif est de lancer la fabrication en série en 2024 » annonce François-Alexandre Bertrand, dirigeant et fondateur de Platypus.