Les Trophées de l’Hypercroissance saluent les performances et les potentialités

L’idée d’associer la préhistoire et l’innovation pour accueillir des start-ups auprès des reproductions d’hommes et d’animaux du temps de la grotte Cosquer, a visé juste, ce 13 mars, pour la 4ème édition des Trophées de l’Hypercroissance. « C’est un bel écrin pour parler des entreprises qui feront demain » a résumé Pierre Joubert, directeur de Région Sud Investissement, parrain de cette édition.

Spécialisée dans le conseil et le financement à Sophia Antipolis, Rise Partners, organisateur de cette 4ème édition de l’événement, a pris appui sur la CCIAMP pour cette première déclinaison hors de la Côte d’Azur. « La région est un berceau pour faire émerger des innovations dans des villes moins chères qu’à Paris. C’est tout un écosystème que nous voulons dynamiser » a souligné Jonathan Laroussinie, son président. 

Etre au rendez-vous pour investir

Les représentants de clubs de business angels, les structures et fonds de financement, des banques ont pu découvrir tout ce qu’ils ne perçoivent pas forcément depuis d’autres régions ou de l’étranger. « Plus on s’éloigne de Marseille, plus l’image est bonne. Notre métropole-monde, jeune, multiculturelle et multicultuelle, est dans le trio de tête des plus attractives pour les investissements internationaux » leur a rappelé Jean-Luc Chauvin avant de leur détailler les « momentum » actuels qui placent Aix-Marseille-Provence à l’aube de 40 ans de croissance économique, si les 110 projets industriels en vue du pourtour de l’étang de Berre à Fos-sur-Mer et jusqu’au bassin de Gardanne trouvent les fonds nécessaires pour se concrétiser. Soit 11 à 14 milliards d’euros d’investissements nouveaux auxquels s’ajoutent 3 à 5 milliards d’euros pour la transition vers la décarbonation des usines existantes. Et sans compter la transformation d’Airbus Helicopters à Marignane. « Réussir le virage de la décarbonation, c’est gagner à tous les niveaux » glisse-t-il, les invitant, dans leurs choix d’investir, « à être au rendez-vous au bon moment ».

Les développements attendus dans le numérique grâce aux câbles internet sous-marins qui connectent Marseille au reste du monde (18 d’ici fin 2025, 30 d’ici 2030) étoffent encore les perspectives car le territoire œuvre au déploiement des filières utilisatrices des données. Comme la santé, avec Marseille Immunology Biocluster, pour s’attaquer à de nouvelles pathologies et accélérer la mise sur le marché de nouveaux médicaments, ou l’économie maritime ou fluviale, par l’appui aux projets qui relieront mieux le Port de Marseille-Fos au nord de l’Europe, par l’axe Méditerranée-Rhône-Saône. 

Des pépites locales à faire grandir

En complément de cette vision macroéconomique, la CCIAMP a valorisé trois pépites métropolitaines, en quête d’accompagnements financiers : Tafalgie Therapeutics d’Eric Schettini et Olivier Blin pour vaincre la douleur chronique, Ephyra de Chloé Zaied qui entend produire en série son bateau propulsé à l’hydrogène, une première mondiale en 2024, et déployer avec Pump’Hy un réseau de stations H2 dans les ports de plaisance. « Ainsi, on maîtrisera toute la chaîne de valeur » précise la dirigeante. Quant à ChargeKeeper, basée à Gardanne et cofondée par Christopher Ney, elle intègre de l’intelligence dans les bornes électriques pour le transport, en garantissant l’électron le plus vert possible et une alimentation adaptée au coût le plus bas de l’électricité sur les stations de recharge. 

Un après-midi dédié à l’innovation avec le Demo Day

L’après-midi s’est poursuivi avec le Demo Day à Cosquer Méditerranée, où 40 startups sélectionnées en collaboration avec les structures d’accompagnement régionales ont pu exposer leurs
innovations aux visiteurs, composés d’investisseurs et d’experts sectoriels. Ce format a permis aux startups de présenter leurs innovations directement aux visiteurs et d’échanger en toute proximité avec les acteurs clés de l’écosystème.

Des lauréats pour l’exemple

Lors de la remise des prix, en présence d’environ 480 participants, Jean-Luc Chauvin a réitéré son appel aux investisseurs de contribuer à faire grandir le jeu collectif pour l’économie de demain. Il n’a pas été seul. Julie Davico-Pahin, présidente de la French Tech Aix-Marseille et cofondatrice d’Ombrea (désormais dans le giron de TotalEnergies Renouvelables), a souligné que « 130 millions d’euros ont été levés en 2024 par les entreprises d’ici alors qu’il y a 10 ans, à Paris, on me promettait que jamais je ne lèverai un euro en choisissant de m’implanter à Aix ». Il y a encore de « la matière » pour le directeur de l’accélérateur Zebox de CMA CGM, Frédéric Guilleux, une multitude de sociétés aux solutions novatrices espèrent des fonds pour croître plus vite. Les vainqueurs des Trophées le démontreront à leur tour : VBTech (Jean-Marc Ferrier & Viktor Jirsa) à Aix-en-Provence, avec son jumeau numérique de cerveau humain (Trophée « Change the World »), Muance (Lionel Morenval & Patricia Morenval), également à Aix, dans l’industrialisation de la construction (Trophée « Boost »), Nathalie Bardin pour Envoi du Net, à Saint-Laurent-du-Var, solution de transport-logistique pour le e-commerce (Trophée « Scale up ») ou Legapass (Jean-Charles Chemin, Adelina Prokhorova & Eric
Maida), à Nice, avec sa solution pour notaires (Trophée « Coup de Cœur »).