Choose you suitable display :
Disabilities, seniors, comfort
Translations
Eco display
Pour Olivier Cèbe, membre élu de la CCIAMP, la raréfaction de la ressource, sous les effets du changement climatique, implique d’agir immédiatement dans sa préservation. Il se veut positif : « Une gestion durable peut créer de nouvelles activités économiques, réduire les coûts, améliorer l’efficacité et renforcer la compétitivité de nos entreprises ».
« L’eau est trop précieuse pour n’être utilisée qu’une fois » a martelé Olivier Cèbe, lors de la réunion « Urgence Eau, acte 3 », afin d’inciter les chefs d’entreprises présents à prendre à bras le corps au plus vite la problématique de la réduction de leur consommation d’eau.
La Provence devrait éviter cet été les restrictions en raison des pluies récurrentes de ces derniers mois qui ont reconstitué les nappes phréatiques. Mais elle peut, demain, se retrouver à nouveau confrontée au stress hydrique, comme en 2022. Les épisodes exceptionnels d’hier seront à l’avenir plus fréquents, assurent les experts du climat. Les entreprises risqueront de voir leur production freinée, voire arrêtée, faute d’avoir anticipé et agi pour s’en prémunir.
« Il faut éviter d’arriver à un point de rupture, la collaboration est l’élément clé des changements à apporter » confirme Thierry Troudet, président d’Ecolab France, promoteur de solutions et services liés à l’eau, l’hygiène et la prévention des infections.
Reporter ses décisions n’est plus une alternative. D’une part, en raison de réglementations de plus en plus drastiques, à l’image du Plan Eau adopté en mars 2023 qui impose aux industriels, parmi ses 53 mesures, de réduire de 10% leurs prélèvements à l’horizon 2030 et de s’engager dans des plans d’action.
« Les bons élèves seront exemptés de restrictions pendant les périodes de sécheresse » avertit Serge Planchon (Service Prévention des risques, Dreal Provence-Alpes-Côte d’Azur). D’autre part, pour leur propre compétitivité et même leur survie dans un contexte où le déploiement de grands projets industriels sur la zone industrialo-portuaire de Fos va augmenter les sollicitations sur la ressource, par exemple pour produire de l’hydrogène ou des aciers verts.
« La décarbonation va accentuer le stress hydrique » alerte Philippe Piferrer, vice-président de zone pour la division « Total Water Management & Sustainability » d’Ecolab France. Il invite donc les industriels à opérer des diagnostics précis sur leurs sources de consommation, à mieux régler leurs débits, à traquer les fuites, à déterminer si des flux sont réutilisables ou recyclables… Et à utiliser les dispositifs d’accompagnement existants pour soutenir leurs investissements !
« La spécificité de notre région réside dans le partage de l’eau entre différents usages, agriculture, industrie, particuliers… Chaque goutte économisée sert donc à son voisin ! » souligne Jean-Marc Philip, vice-président du pôle de compétitivité Aqua Valley, en rappelant que 78% des activités économiques dépendent de l’eau. Dans le grand Sud, de nombreuses sociétés innovent et fournissent des solutions technologiques pour tenter de s’améliorer.
L’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse propose des aides pour encourager la sobriété et atténuer les vulnérabilités du territoire. « Notre 12ème programme 2025-2030 est en préparation, avec des moyens financiers renforcés. Mais jusqu’au 30 septembre 2024, il est possible de candidater à notre appel à projets « Sobriété » avec des dossiers visant à économiser au moins 2 000 m3 par an » indique Annick Mièvre, directrice de la délégation PACA-Corse.
Avec son programme « Rés’Eau », la CCIAMP apporte son éclairage aux entreprises, notamment dans le tourisme (parcs de loisirs, hébergements…) et les industries de services (blanchisseries, stations de lavage…), pour mettre en œuvre leurs projets de sobriété hydrique.
« Pour trouver les moyens de financer les actions, CCI Conseil & Finance est un tiers de confiance » rappelle Marie-Laure Pluvy, conseillère en transition écologique de la Chambre.
Alain Meyssonnier, président de l’Institut Méditerranéen de l’Eau (IME), reconnaît « la prise de conscience récente des entreprises » sur la question de l’eau. Il esquisse des lendemains où ceux qui n’auront pas fait d’efforts s’exposeront à des retours de bâton sévères sur les plans économique, financier, assurantiel… Mais il se montre positif en détaillant des initiatives qui attestent que se transformer paie. Lui aussi se pose en militant du partage d’expériences de terrain, d’innovations, de connaissances, de données… pour tirer tous les écosystèmes vers le haut. « C’est le meilleur moyen de faire le meilleur usage possible de l’eau disponible » dit-il.
Ce partage se poursuivra en 2025 à la CCIAMP avec l’Acte 4 d’Urgence Eau, promet Olivier Cèbe.