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Que peut apporter Traxens à la logistique maritime ?

Avec sa technologie de tracking des conteneurs, la société marseillaise entend écrire quelques pages de l’histoire du « smart container ». Son système de traçabilité devrait trouver rapidement son marché dans l’écosystème du fret.
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    Mercredi 4 novembre 2015

    Début septembre, « l’affaire » avait fait la Une des titres de la presse canadienne. Un conteneur avait été volé dans le port de Montréal puis retrouvé dans une zone industrielle sans sa précieuse cargaison, dont la valeur était estimée à 10 millions de dollars. Qui connaît le secteur maritime sait à quel point le transport maritime est complexe, notamment en raison de l’interdépendance entre contrat de vente international et contrat de transport, imposant une cascade de responsabilités de part et d’autre, et du caractère multimodal du conteneur, qui fait intervenir une diversité d’intervenants durant son acheminement.

    Présumé responsable des avaries et manquants constatés au dépotage, le transporteur admet difficilement d’assurer les dommages subis par une marchandise dont il n’a pu constater l’état.

    Dans ces conditions, un suivi électronique à la patte du conteneur permettrait de mieux situer les responsabilités des acteurs impliqués, comme par exemple, « pouvoir prouver que les scellés n’ont pas été violés sur le trajet, que la marchandise n’a pas subi de coup ou encore démontrer à quel moment exactement de la chaîne s’est produit l'incident », défend Michel Fallah, l'un des fondateurs de Traxens. Le shipping planche en effet depuis plusieurs années déjà sur les systèmes de traçabilité des conteneurs.

     

    Sens commercial

    Même s’il ne s’agit pas là de son seul usage, la technologie de la start-up marseillaise Traxens prend donc tout son sens commercial, et l’intérêt du troisième opérateur mondial de transport maritime par conteneurs (et néanmoins marseillais) CMA CGM, toute son évidence.

    Le système de traçabilité a d’ailleurs été développé conjointement avec l'armateur français aux termes d’un programme de R&D de trois ans. Et en février dernier, CMA CGM a poussé la logique en participant, à hauteur de 2 M€, à l’augmentation de capital de Traxens aux côtés de fonds d’investissement des groupes Crédit Agricole et BPPC. Le transporteur n'a pas tardé ensuite à lancer une application mobile (disponible en plusieurs langues sur l'App Store et Google Play) permettant à ses clients de suivre à la trace leurs marchandises. Puis en juin, le Bougainville, son tout nouveau porte-conteneur de la famille des grands explorateurs, fut le premier navire au monde à être équipé du système de suivi de la marchandise de Traxens.

     

    Apport de Traxens au secteur maritime ?

    Fondée en 2012 à Marseille par Michel Fallah (un ingénieur en traitement numérique du signal issu de Gemplus, aujourd’hui Gemato) avec Alain Hojeij (un spécialiste du suivi des flottes de véhicules), Pascal Daragon (expert des systèmes embarqués) et Mickael Nasreddine (qui pratiquait l’EDI dans la logistique), Traxens a développé, avec l’appui de cinq labos et trois clusters*, une box intégrant plusieurs capteurs capables de fournir des informations de géolocalisation, d’écarts de température, de chocs et et même d’émissions de gaz.

    Et surtout à un coût économique acceptable avec « un prix inférieur à 50 centimes d’euros par jour pour un conteneur classique en location et environ 3 euros pour un conteneur frigorifique. »

    Selon Michel Fallah, « les 35 millions de conteneurs en circulation représentent une valeur de 5 000 milliards de dollars par an et 40 % des conteneurs arrivent en retard », déclarait-il à la presse à l’occasion de la prise de participation de la CMA CGM.

     

    Commercialisation par abonnements

    Le président de la société, qui n’en est pas à son premier coup de maître (il a notamment développé un tunnel d’identification des bagages dans le secteur aérien et a un long passé dans les systèmes de suivi), commercialise sa solution via un système d’abonnement, ciblant en priorité les armateurs, les fabricants et loueurs de conteneurs.

    Et c’est pour honorer ses commandes et passer en phase de production qu’il vient de lever 1,5 M€, cette fois auprès de Tertium, un fonds d’investissement créé par Pierre Grand-Dufay et composé de la Caisse d’Épargne Provence Alpes Côte d’Azur (CEPAC), AG2R La Mondiale et d’une vingtaine d’entrepreneurs régionaux investissant à titre minoritaire.

    « Avec les autres financements obtenus de ses partenaires bancaires et le prix de 2M€ remporté au Concours Mondial de l’Innovation, Traxens est désormais bien dotée pour lancer la production des premiers 100 000 dispositifs et abonnements dont la mise en service est programmée en 2016 », fait valoir Pierre Grand-Dufay, dont le fonds intervient sur des tickets compris entre 500 K€ à 1,5 M€ en visant exclusivement des entreprises régionales au chiffre d'affaires supérieur à 5 M€ de chiffre d’affaires.

    Michel Fallah estime, pour sa part, que « l'avènement du smart container devrait parachever la transformation numérique de la supply chain ». A suivre ...

    A.D

    *Telecom SudParis, l’Inria à Lille, l’École des Mines de Saint-Étienne, i3S et le LEAT à Sophia Antipolis et les clusters Paca Logistique, SCS et Pôle mer Méditerranée

    ©DR

     

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