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1er accélérateur des 146 000 entreprises de la Métropole

Les clés d’une décarbonation réussie au cœur des débats au Palais de la Bourse

  Le 10 avril, la CCI Aix-Marseille-Provence a accueilli un événement initié par le consortium Eolymar pour débattre des conditions de mise en œuvre de la décarbonation industrielle dans le golfe de Fos. L’acceptabilité des projets, le renforcement des infrastructures et l’impératif de coopérations entre élus, entreprises, associations et citoyens étaient au cœur des deux tables rondes.    
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    Jeudi 11 avril 2024

     

    Pour Olivier Cèbe, membre associé élu de la CCIAMP, représentant le Président Jean-Luc Chauvin « tout l’écosystème doit se mobiliser sur la transition énergétique. La CCI soutiendra l’accélération des transformations pour une économie plus verte, plus vertueuse, plus innovante »

     

    Selon les données économiques traitées par la CCIAMP, chaque emploi industriel génère 115 500 euros de valeur ajoutée en Provence-Alpes-Côte d’Azur, soit 65% de plus qu’un emploi non industriel. « Il est indispensable de décarboner notre économie et le port de Marseille-Fos. L’éolien offshore flottant en sera un des éléments, la CCIAMP s’est impliquée en pionnière dans le développement de la filière » confie Olivier Cèbe, en rappelant que la Chambre de Commerce a cofondé et lancé dès 2013 le Forum FOWT (Floating Offshore Wind Turbines) devenu un rendez-vous professionnel mondial attirant plus de 1 200 participants. Sa prochaine édition se tiendra à Marseille du 24 au 26 avril.  

     

     

    Composé de BlueFloat Energy, Sumitomo et Akuo, le consortium Eolymar a été présélectionné avec une dizaine d’autres groupements internationaux pour positionner un projet de 250 MW dans le Golfe de Fos, dans le cadre de l’appel à projets de l’Etat pour des parcs éoliens en Méditerranée.

    La décision est attendue d’ici à la fin 2024 en vue d’une mise en service en 2031.  « Mais nous n’avons toujours pas le cahier des charges final » regrette Clément Mochet, directeur des projets d’Eolymar.

     

     

    Dialoguer, associer et partager la valeur

    Dans l’attente, chacun s’emploie donc à lever les obstacles susceptibles d’impacter les projets, quel que soit le futur lauréat. A commencer par la sensibilisation de la population qui dispose désormais d’un point de référence avec les trois éoliennes « Provence Grand Large » d’EDF Renouvelables au large de Port-Saint-Louis-du-Rhône.  

     

    Pour Martial Alvarez, maire de la commune, l’acceptabilité des habitants vis-à-vis de grands projets industriels sur une zone où aucune installation majeure ne s’est concrétisée depuis quatre décennies, exige une « réacculturation ». De là, pourra émerger « une volonté commune de réussir la transition énergétique parce que tout le monde y trouvera un intérêt. Trop souvent, les appels d’offres sont calibrés sur la performance économique plutôt que la performance sociale ».  

     

    Cyprien Fonvielle, directeur de la Fondation Neede, admet la difficulté de passer de l’inquiétude à l’adhésion. A ses yeux, l’organisation d’actions de médiation scientifique peut contribuer à l’intelligence collective et à faire de chaque citoyen un acteur du changement, associé à la stratégie de territoire. « C’est complexe à mettre en place, dit-il, mais il le faut, au risque de perdre du temps, de se confronter à des oppositions virulentes, de voir les minorités actives faire les débats ».  

     

    Julien Touboul, Professeur à Centrale Méditerranée, évoque ainsi l’implication d’étudiants ingénieurs dans des projets de R&D d’industriels qui participe à leur compréhension et leur appropriation des enjeux. Responsable des relations avec les territoires d’Eolymar, Nicolas Maccioni estime qu’un large « forum » peut favoriser « un dialogue pluriel pour faire vivre le collectif ». Mais il va plus loin, en imaginant le financement de projets nés des besoins des communautés locales concernées, « autres que la fourniture d’électrons pour mieux partager la valeur ».  

     

     

    Miser sur un mix d’incarnations pour un max de réussite

    La décarbonation de la zone industrialo-portuaire constitue un « momentum » à ne pas manquer, comme le souligne souvent le Président de la CCIAMP, Jean-Luc Chauvin. Jamais l’économie provençale n’a vu sortir en quelques mois la perspective de 10 à 15 milliards d’euros d’investissements industriels, entre usines existantes et futures.  

    « Ici, tout est réuni pour capter un maximum de valeur. Si ça ne se fait pas ici, ça se fera ailleurs, au détriment de ce territoire » avertit Pascal Richard, Président de TotEm et cofondateur de Carbon qui prévoit à Fos sa giga-unité de panneaux solaires. Il liste les conditions incontournables pour faciliter la « recomposition industrielle » : infrastructures, connexions, compétences, innovation, financements, réglementations...  

    Délégué régional de RTE Méditerranée, Gilles Odone souligne combien la nouvelle ligne 400 KV est stratégique pour sécuriser demain les besoins des industriels et des citoyens. « Le paysage énergétique français va changer, il faut une prise de conscience collective » dit-il. Directeur territorial délégué d’Elyse qui veut produire des carburants de synthèse à Fos, Jérôme Giraud reconnaît que « les enjeux sont colossaux », les projets « intensifs en foncier, en énergie, en emplois de qualité, en capitaux » et que la transformation n’aboutira qu’au prix d’un mix d’incarnations et de succès ».  « Si nous avançons chacun de notre côté, seuls, nous n’y arriverons pas » martèle-t-il.

    Pour Clément Mochet, l’éolien flottant jouera sa part, même si la façade méditerranéenne ne représentera à terme que 15% de la capacité française en métropole. « Les industriels ont néanmoins une carte maîtresse à jouer à l’échelle pan-méditerranéenne. Marseille-Fos peut devenir le premier Port, prêt pour l’essor de la filière ». Une ambition, adoubée en conclusion par l’élue régionale Anne-Claudius Petit, sous réserve qu’elle maximise les retombées locales dans le respect de la biodiversité. « Le Golfe de Fos est au carrefour d’enjeux compliqués à rendre compatibles. Mais les contraintes peuvent être source d’innovation pour la réindustrialisation ». 

     

     

     

     

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