Jean-Luc Chauvin présente ses vœux à la presse

« Je suis optimiste mais lucide pour ce territoire aux atouts exceptionnels et à l’énergie débordante » confie Jean-Luc Chauvin, en constatant la résilience du tissu entrepreneurial de notre territoire face aux crises successives. « A notre arrivée en 2016, la CCIAMP représentait 92 000 entreprises. Elles sont aujourd’hui 146 000 actives. En 2023, 13 600 immatriculations ont été enregistrées pour seulement 4 600 radiations. Le tsunami annoncé n'a pas eu lieu et n’aura pas lieu. Les recrutements se maintiennent à des niveaux élevés avec une perspective de 102 000 collaborateurs à embaucher cette année. Néanmoins, un quart des sociétés évoque une trésorerie fragile, certains secteurs confrontés à un changement de modèle sont en tension, comme l’hôtellerie-restauration, le commerce de détail ou le BTP, et les difficultés de recrutement sont la première préoccupation d’un entrepreneur sur quatre ». 

Cette lucidité sur le contexte économique actuel n’empêche pas le Président de la CCIAMP de « garder la flamme », la Métropole se trouvant au pied de défis puissamment mobilisateurs : « Nous sommes face à un double momentum historique, dit-il, avec les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) et la transition énergétique pour la décarbonation de l’industrie sur la zone de Marseille-Fos ». 

Faire fructifier les effets des grands événements

Les JOP seront l’occasion « de capitaliser sur cette fabuleuse vitrine mondiale pour montrer la meilleure image de nos entreprises et de leurs savoir-faire ! Nous devons être au rendez-vous ! » poursuit Jean-Luc Chauvin.

Les JOP vont offrir à la France et à Marseille une exposition planétaire : 4 milliards de téléspectateurs, 20 000 journalistes accrédités, 150 à 200 millions de retombées économiques pour l’aire métropolitaine, selon le Comité d’organisation, ainsi que l’arrivée de la flamme le 8 mai sur le Vieux-Port et ses quatre jours de parcours sur le département ! 

« Marseille n’a jamais été l’hôte des JOP. C’est un accélérateur d’attractivité. Nous devons faire en sorte que ces effets perdurent dans le temps ». Il rappelle les 50 millions d’euros investis dans la Marina olympique sur la Corniche, les 250 millions d’euros affectés pour la modernisation de l’Aéroport Marseille Provence ainsi que la réalisation d’infrastructures en termes de mobilité, d’accessibilité et de voierie développées par l’Etat et les collectivités. 

La CCIAMP y prend toute sa part. « Nous avons créé le Club AMP24 qui réunit aujourd’hui 380 membres autour des JO. Nous organiserons également du 7 mai au 2 octobre une grande exposition sur l’histoire maritime de notre territoire avec le musée Regards de Provence… Cet effet accélérateur se voit déjà, il faut le faire fructifier ».

En 2030, la région sera à nouveau olympique, à travers la candidature des Alpes françaises. Un cas « unique au monde » rappelle le Président de la CCI.

Mettre à niveau les infrastructures pour accélérer la décarbonation

Cette échéance 2030 est également majeure pour la transition énergétique, avec 11 à 15 milliards d’euros de projets industriels en vue autour de l’étang de Berre et du golfe de Fos (GravitHy, Carbon, H2V, …) et leurs 14 000 emplois annoncés. « C’est une chance pour la souveraineté de la France et le Made in France » insiste Jean-Luc Chauvin qui met en avant les opportunités de « business » directes pour les entreprises locales.

Les acteurs publics et privés devront être à la hauteur pour mettre les infrastructures à niveau, créer des logements, renforcer les équipements publics, lancer le RER métropolitain, assouplir les procédures susceptibles de ralentir la réalisation des projets…

« On ne peut pas accueillir ces industriels internationaux avec les infrastructures actuelles déjà saturées. Il faut leur garantir un accès à l’eau et à une électricité décarbonée. Les milliers d’emplois qu’ils induisent équivalent à construire une ville nouvelle ! Si ces industriels n’obtiennent pas le « Go » dans les 18 à 24 mois, ils partiront ailleurs et ne reviendront pas. Mais si on le réussit, nous nous donnons un avenir radieux pour 30, 40 ou 50 ans ». 

Gérer collectivement les projets comme une entreprise

La CCIAMP assurera son rôle d’impulsion et d’accompagnement aux côtés des entreprises, avec l’objectif d’être « utile et efficace », toujours en mode « actions et solutions ».

« Notre Port, 3ème mondial sur les produits pétroliers, doit devenir le 1er port européen décarboné » poursuit le Président de la chambre, en réclamant à l’Etat une « équité » en soutien financier avec Dunkerque. Il sera aussi en support des nouvelles ambitions sur l’axe Méditerranée-Rhône-Saône et au-delà vers les corridors européens du Rhin et du Danube, sur l’accueil de nouveaux câbles internet et datacenters pour hisser Marseille dans le Top 5 mondial des « hubs de données ». 

Pour se projeter sur le demi-siècle à venir, Jean-Luc Chauvin réclame une réévaluation des besoins de foncier économique, jugeant obsolète l’estimation de 1 450 hectares de 2015. « Il en faudrait trois à quatre fois plus pour satisfaire toutes les promesses du territoire à horizon 2030/2035 » dit-il.

A cet effet, la CCIAMP organisera cette année des Assises du foncier économique – avec l’événement « Urgence foncier et immobilier » - pour faire bouger les lignes avec les professionnels concernés. 

Bouger les lignes, c’est encore ce que le Président de la CCIAMP réclame sur le sujet de la future Cité Judiciaire qui suscite tant d’inquiétudes dans un centre-ville marqué par un taux de vacance commerciale 4 points supérieur à la moyenne nationale (15%). Il demande également une zone franche urbaine, « un grand projet pour la Canebière » et un projet économique en lieu et place du commissariat central de l’évêché dont le départ a été acté.

« Pour rattraper les retards, Etat et collectivités doivent prendre leurs responsabilités. Mais pour être au rendez-vous de la grande capitale euroméditerranéenne que nous appelons de nos vœux, il faudra construire et piloter les projets comme dans nos entreprises ! » insiste Jean-Luc Chauvin. Il conclut en soulignant le fait que « C’est par l’économie et avec les entreprises que nous ferons de Marseille la 2ème capitale de la France ! ».